Même plus peur de la peur !

Témoignage d’Isabelle Chauvet, praticienne et transmettrice à l’Institut d’Auto-Accompagnement

Même plus peur de la peur - autoaccompagnement.com

Même plus peur de la peur !
Avant la peur pouvait me paralyser, me donner envie de fuir ou de disparaître, guider mes choix en me faisant éviter tout ce qui générait cette réaction, me faire me sentir mal, lâche… J’avais peur de beaucoup de choses, de tout ce qui pouvait me mettre en insécurité intérieure en fait, et comme j’avais une piètre image de moi, il y avait un paquet de situations qui entraient dans cette case !

Cela semblait sans espoir

Et quand j’essayais de « prendre le taureau par les cornes » et d’affronter ma peur, en me raisonnant ou en me sermonnant selon les cas, ça ne fonctionnait pas non plus, parce que j’essayais d’ignorer ou de « passer par-dessus » ma peur. Cela aggravait même le problème d’une certaine façon, parce qu’en cachant cet aspect de moi, ce que je dégageais sonnait faux (je n’ai pas peur, alors qu’en dessous je suis pétrifiée) ; j’avais alors des retours négatifs dûs à ma (im)posture intérieure qui venaient me conforter dans l’idée que j’avais bien raison d’éviter ces situations et d’en avoir peur !!
Cela semblait sans espoir

Et puis, en commençant à utiliser le focusing, j’ai découvert que c’était une partie de moi qui avait peur de telle ou telle chose, et que d’autres endroits pouvaient réagir différemment. J’ai réalisé que je pouvais ressentir de la peur sans être complètement envahie par elle, qu’elle ne m’empêchait pas de faire ce que j’avais à faire, à condition de la reconnaître… Et que finalement avoir la capacité de reconnaître ma peur et de faire avec me permettait d’avoir de plus en plus confiance en moi ! De quoi avoir peur, si je n’ai plus peur de la peur elle-même ?

J’ai aussi réalisé que mes plus grandes peurs correspondaient à mes plus grandes blessures, elles étaient comme un paravent derrière lequel se dissimulaient les endroits les plus douloureux que j’appréhendais tellement de rencontrer. Et qu’elles pouvaient donc représenter également une porte d’accès vers ces espaces enfouis en moi.

Cela a pris du temps pour pouvoir m’approcher de ce gouffre, puis j’ai senti la Présence de mon partenaire qui était comme une corde de rappel, m’accompagnant dans ma descente à la rencontre de cette tristesse

La dernière expérience que j’ai vécue par rapport à la peur est advenue pendant une séance de focusing récente. Lorsque l’on se forme à ce processus, on pratique entre pairs et on continue ensuite avec des partenaires à s’offrir des séances mutuelles et à se soutenir. Dans cette séance, je ressentais ce qui avait vraiment peur d’écouter un endroit en moi tellement triste, que ça avait peur de mourir de tristesse avec. Cela a pris du temps pour pouvoir m’approcher de ce gouffre, puis j’ai senti la Présence de mon partenaire qui était comme une corde de rappel, m’accompagnant dans ma descente à la rencontre de cette tristesse.

Ce qui me réjouit le plus et me donne beaucoup de confiance, en moi comme dans le processus du focusing, est de savoir que je peux écouter ma peur la plupart du temps et que les fois où je n’y arrive pas toute seule, où la peur est trop forte, alors la présence d’un partenaire va soutenir ma propre présence et que cette cordée va me permettre d’accéder là où seule je n’aurai pas pu m’aventurer.

Du coup, plus rien n’est inaccessible et ça, c’est la plus grande sécurité intérieure que je connaisse !

Isabelle Chauvet,
praticienne et transmettrice à l’Institut d’Auto-Accompagnement.