La conscience comme ultime vaccin ?
Par Isabelle Chauvet, praticienne certifiée et transmettrice de l’Institut
Comme tout le monde en ce moment, je m’inquiète de tous ces virus en circulation, qui sont en train de changer notre monde… Le virus de la peur qui gagne de plus en plus d’ampleur, le virus de la pensée unique qui s’est déjà multiplié au-delà du seuil critique, le virus de la division qui m’effraie plus particulièrement, la stigmatisation de l’autre semblant devenir la norme, qui amène à rejeter son voisin, ses amis ou même des membres de sa famille qui n’ont pas la même opinion que moi.
J’ai reçu un témoignage de quelqu’une que ses amies ne fréquentent plus parce que les unes sont vaccinées et pas l’autre ! J’ai assisté à une escalade fulgurante de mots blessants entre des personnes normalement civilisées qui pratiquent une activité de loisir ensemble depuis plusieurs années !! Je vois de jour en jour un clivage se dessiner dans les échanges quotidiens, jugements à l’emporte-pièce des deux côtés, « marre des inconscients », « ça suffit les moutons »… et je sens mon cœur qui s’emplit de tristesse face à tout cela.
La période que nous traversons pose à tous un sacré défi et suscite bien des mouvements intérieurs ! Et je sens bien à quel point j’ai moi aussi envie parfois de réagir, aux décisions prises comme à ce qui se passe entre nous tous, comme j’ai l’élan de défendre ce qui me semble juste et sensé face à ceux que je considère « dans l’erreur ».
Bon, réveiller ma conscience, c’est bien beau mais comment faire ? L’approche du Focusing propose des outils concrets, applicables tout de suite. Je réagis de façon viscérale, c’est un indicateur que je suis identifié(e) à quelque chose en moi qui prend toute la place ; je suis prêt(e) à le défendre bec et ongle quitte à agresser l’autre, deuxième indice… Ne suis-je pas moi-même un « mouton » lorsque je suis mené(e) par le bout du nez par mes propres réactions et n’ai aucun recul ou alternative ? Oh là, c’est le moment de tourner mon attention vers ce qui réagit en moi et de l’écouter ; qu’a-t-il à me dire de moi ? Et par ce processus d’écoute en présence de ce qui est vivant en moi à ce moment, je vais retrouver de l’espace, ne plus être aussi réactif et pouvoir du coup trouver ce qui est juste pour moi dans la situation, non pas à partir de la part réactive mais depuis plus large, l’espace où je vais pouvoir être créatif, laisser mes valeurs me montrer ce que j’ai à cœur d’incarner en ce monde et retrouver mon plein pouvoir de choisir. Si je ne suis plus mené(e) par mes réactions intérieures, peur, révolte, impuissance… alors je ne suis plus mon propre « mouton » et je ne suis plus « manipulable ». C’est peut-être à cela que nous sommes invités, individuellement d’abord et collectivement ensuite, et ça c’est une proposition qui me réjouit. Alors oui, la conscience peut être l’ultime vaccin, qui ne cherche pas à détruire tous ces virus mais à les circonscrire à leur juste place pour les empêcher de nous priver de toute liberté intérieure.