Comment mettre la colère
au service de la vie

Je me sens profondément concerné et touché par la colère palpable dans notre société en ce moment et par la violence qui en découle. Ce qu’il se passe autour de nous est à l’image de ce qu’il se passe en nous-même lorsque nous refusons d’écouter ce qui hurle, ce qui a besoin d’être pris en compte. Cela va bien au-delà de mesures politiques ou sociales, c’est un problème relationnel profondément humain. Il est temps d’écouter ce qu’il se passe actuellement avec empathie et d’être sensible à notre humanité qui saigne.

La colère que nous ressentons autour de nous et en nous est l’expression de la vie qui se met en mouvement pour exprimer la nécessité d’un changement profond en nous-même. La violence est une conséquence de nos colères réprimées ou ignorées.

Qu’y a-t-il au-delà de la colère ?

Quelles sont les racines de cette colère que nous ressentons ?
Quand je me connecte à l’énergie de l’instant dans notre société, je ressens pour ma part beaucoup de tristesse, un sentiment d’impuissance, d’injustice, de non-sens. Je ressens un besoin urgent de revenir à un «Vivre ensemble» plus humain, fraternel, solidaire et bienveillant, tenant compte de tous. Je ressens également un besoin de nous positionner, d’arrêter de subir, de nous tenir debout, d’être vrai.

Et vous ?

Cette année est pour nous tous très intense avec beaucoup de remises en question, de bouleversements et d’effondrements. Je ressens qu’il s’agit d’une transition vers de nouveaux paradigmes que beaucoup d’entre nous percevons. Nos anciens modèles, nos façons de faire, de penser, de réagir sont mis à rude épreuve et ainsi mis en évidence d’une façon magistrale afin de nous permettre de les conscientiser, de les reconnaître et de permettre l’émergence d’une nouvelle façon d’être. Comme en témoignent mes amis accompagnants ou ceux que j’accompagne, cela peut être très déstabilisant de perdre nos anciens repères et cela peut nous faire traverser de grandes peurs. En même temps, nous libérer de nos anciens schémas conditionnés, limités et réactifs, c’est exactement ce que nous souhaitons n’est-ce pas ?
Une occasion de grandir en conscience !

Le feu de la souffrance est la lumière de la Conscience.
Eckhart Tolle

L’observation et la reconnaissance neutre et ouverte de ce qui souffre en nous permet de le mettre en lumière, c’est-à-dire d’y être présent à la place d’y être identifié et par la même occasion de reconnaître qui nous sommes au-delà de cela. C’est en reconnaissant notre condition humaine – ce qui en nous se sent limité, impuissant, ce qui réagit, ce qui souffre – en y étant présent, que nous nous en libérons et retrouvons notre pouvoir.

Ce processus de « désidentification » peut durer toute une vie tellement nos identifications peuvent être subtiles et multiples (blessures, systèmes de défense, croyances, appartenances culturelles, familiales, religieuses, spirituelles, corporelles, émotionnelles, ect…). Cela peut être passionnant de découvrir la grande complexité de notre inconscient et aussi de ressentir une ouverture toujours plus grande en nous au fur et à mesure que nous nous en libérons.
Il y a cependant une autre exploration qui est encore plus mystérieuse – car sans début ni fin – plus subtile que le plus subtil en nous, au-delà de la compréhension mentale, au-delà de tout ce que nous pouvons concevoir ou imaginer, au-delà de ce que nous expérimentons, ressentons, éprouvons, au-delà de tous systèmes de croyances : c’est l’éveil à notre raison d’être profonde.

D’où peut venir le changement que nous souhaitons ?

Je sens que nous commençons à comprendre collectivement que le changement ne viendra pas des pouvoirs en place, de nos gouvernements, ni d’autres gouvernements que nous mettrions en place pour remplacer ceux-ci. Le changement ne peut venir que de nous mais pour qu’il puisse prendre place nous devons nous reconnecter ensemble à notre sagesse intérieure, à notre raison d’être originelle en tant qu’humanité.

Sortir du statut de victime et reprendre notre pouvoir

Notre société est une création collective, il est important que nous soyons tous conscients que c’est nous qui l’avons co-créée telle qu’elle est actuellement et que nous avons aussi le pouvoir et la responsabilité de la créer pour qu’elle corresponde davantage à ce que nous souhaitons profondément.

La vie autour de nous étant à l’image de la vie en nous même, il est important de prendre conscience de ce qui nous dirige intérieurement, de là ou nous sommes identifiés à des schémas inconscients de survie, de là ou nous nous sommes endormis bercés par un confort de surface qui nous fait endurer un profond malaise. En tentant d’ignorer ce malaise, nous lui permettons ainsi de perdurer en nous plaignant et en nous déresponsabilisant.
Il est temps de reprendre notre pouvoir, de choisir , de créer ensemble, d’être courageux et d’affronter nos démons intérieurs qui se présentent à nous, mis en évidence par ce que notre monde nous renvoie.

Pénurie ou abondance… Impuissance ou pouvoir d’agir

Je vous invite à vous arrêter un moment pour ressentir comment vit en vous ce qui est touché intérieurement dans les circonstances actuelles et à le reconnaître et l’accueillir.

Ne cherchez pas à être en paix, reconnaissez ce qui ne l’est pas, ne cherchez pas à changer vos conditions de vie à l’extérieur avant d’accueillir ce qui en vous vit la pénurie ou l’impuissance, car c’est une occasion de reconnaître, d’accueillir et peut-être de guérir cela. Souvenez-vous que la pénurie et l’impuissance vivent en vous avant de se manifester dans votre vie et pas l’inverse.

Tant qu’elles ne seront pas reconnues, elles continueront à influencer votre expérience. Ainsi c’est en reconnaissant ce qui se produit en vous face à votre expérience de vie que vous agissez au bon endroit.

L’abondance ne se vit pas à l’extérieur de nous dans les circonstances de notre vie favorables ou défavorables, c’est une posture intérieure en lien avec notre aptitude à être avec ce qui est. L’abondance c’est savoir que tout est comme cela doit être afin de nous montrer ce que nous avons besoin de voir à chaque instant pour nous rapprocher de notre raison d’être profonde en tant qu’humain.

La sagesse de l’inconfort, la colère au service de la vie…

Notre vie, telle qu’elle se déroule autour de nous et en nous depuis toujours, nous montre à chaque instant là où nous ne sommes pas alignés avec notre nature profonde. Cette sagesse se manifeste en nous sous forme de souffrance ou d’inconfort.

Ainsi, lorsque nous essayons de nous débarrasser d’un inconfort ou de nous sentir autrement, nous nous privons de cette sagesse. C’est comme si nous refusions de regarder la cage dans laquelle nous sommes momentanément enfermés sous prétexte que nous voulons être libre. Accepter notre expérience telle qu’elle est et nos inconforts tels qu’ils sont, est la première condition pour nous permettre d’apprendre à nous en libérer. En effet, le malaise que nous ressentons tous n’est pas là pour nous accabler mais pour nous montrer justement ce qui ne nous convient plus, ce qu’il est nécessaire de changer. Ce malaise et la colère qui l’accompagne nous donne l’énergie et la détermination nécessaire pour concrétiser nos aspirations. Ne la gaspillons pas à nous battre contre les anciens modèles en place. Tous les talents dont nous avons besoin et les moyens technologiques pour construire ensemble une Nouvelle Terre sont disponibles pour nous organiser et avancer ensemble au service de notre bien être commun. Une proposition concrète et applicable rapidement est par exemple la mise en place d’un Référendum d’initiatives Citoyenne. Il y a également les modèles de gouvernance partagées proposés notamment par le mouvement Colibris. Faisons confiance à notre pouvoir créateur.
Pour que cela puisse se faire en ne retombant pas dans nos anciens schémas et risquant ainsi de recréer les mêmes systèmes mortifères et énergivores, il est important d’apprendre à nous connaître et à prendre conscience d’à partir d’où nous agissons.

Ce n’est pas ce que nous faisons mais à partir d’où nous le faisons qui compte.

Ce n’est pas en changeant notre façon de faire que nous pourrons changer notre façon d’être ensemble. Tout changement que nous tenterons d’apporter à l’extérieur de nous-même, à notre propre expérience ou à nos comportements ne seront que cosmétiques, superficiels et temporels tant que nous ne serons pas en lien avec notre raison d’être profonde. Seul la reconnexion à notre véritable nature permettra un changement véritable et permanent. Cette reconnaissance de qui nous sommes change ensuite notre façon de penser et nos comportements, nos façon de faire et le monde autour de nous de façon profonde et pérenne.
En tant qu’humains, nous sommes tous dans le même bateau et nos destins sont intimement liés. Nous ressentons l’importance de nous éveiller des schémas destructeurs qui nous habitent afin de nous offrir mutuellement le monde que nous sentons tous possible, une « Nouvelle Terre » comme l’évoque Eckhart Tolle dans son livre. Je ressens une invitation à créer ensemble un nouveau possible, un mouvement dont la « Pleine Présence » serait la source, dont le résultat serait « Une nouvelle terre » et un des moyens possibles « l’Auto Accompagnement ».

Nous sommes de plus en plus nombreux à ressentir cet appel en nous, qui nous pousse, qui nous a amené jusqu’ici aujourd’hui, qui nous donne l’envie d’être tous ensemble le changement que nous souhaitons plus que jamais voir dans notre monde. Je souhaite que de nos rivières naissent un fleuve d’amour, de compassion, d’entraide, de soutien, de solidarité, de douceur et d’empathie pour notre propre humanité et celle des autres.

Ensemble, le pouvoir de l’intention

Si vous sentez que vous entrez en résonance avec l’intention de cet article, je vous propose de nous rejoindre à l’occasion de notre prochaine rencontre à Coeur ouvert durant laquelle nous prendrons un moment ensemble pour partager nos ressentis et nos expériences.

Pascal Hastir

Pour participer gratuitement à notre prochain webinaire à Coeurs Ouverts, inscrivez vous ici